Le Domaine Impérial, officiellement, inauguré en mai 1988 sur un long drive de Severiano Ballesteros, est vite devenu un acteur incontournable de la vie du golf en Suisse.

Sa situation géographique unique sur les rives du Léman, à mi-chemin entre Lausanne et Genève, l’extrême qualité de son environnement et de ses installations dotée d'un parcours signé Pete Dye et un club-house marqué par les empreintes laissées par le long passage de la famille Napoléon, expliquent les louanges qui lui sont tressées.

Propriété, aux 17e et 18e siècles, des Barons Guiger de Prangins, le Domaine Impérial est acquis en 1859 par le Prince Jérôme Napoléon, fils de Jérôme Bonaparte et cousin germain de l’Empereur Napoléon III. Pour construire sa demeure baptisée Villa Prangins, il fait appel en 1862, à Emile Trélat, professeur au Conservatoire des Arts et Métiers et fondateur de l’Ecole d’architecture de Paris. 

 

A l’époque, la tourelle carrée médiévale au sud-ouest servait d’observatoire. Une spacieuse loggia devait tamiser la lumière devant la chambre princière située au nord-est. Une véranda, ouverte sur le lac, occupait toute la longueur de la façade découpée, en son centre, par un fronton armorié surmonté d’une cheminée importante, pièce centrale du grand salon où, aujourd’hui, il fait si bon se rafraîchir ou se réchauffer au 19e trou.

Après la chute du Second Empire, le Prince n’a plus les moyens de conserver l’intégralité de sa propriété. Il en vend une partie à Charles Lucas, un bon ami anglais. C’est, sans doute, à cet entrepreneur que sont dus les quelques départs et greens découverts avant la construction du golf actuel. Charles Lucas retourne en Angleterre en 1885 et se succèdent alors Albert, Duc de Broglie, puis Say, fameux empereur parisien du sucre, dix ans plus tard.

Jules Couchoud, maître imprimeur Lausannois, l’achète en 1910 pour la restaurer avec toutes les garnitures et les adjonctions chères à l’époque, et la revendre aussitôt à Ashton Clarke, une riche rentière parisienne. En 1919, elle y reçoit Charles 1er Empereur d’Autriche et Roi de Hongrie destitué, l'impératrice Zita et leurs nombreux enfants y trouvent refuge pendant trois ans.

Dès 1925, la résidence est occupée par le Baron Walter d’Orville et, en 1940, par Pierre-Marie Durand. En 1942, en pleine guerre mondiale, on procède à son état des lieux en vue d’une expropriation pour cause militaire. Le Domaine Impérial est traversé de part en part, par une ligne de défense  antichars, dans le style "toblérones". Aujourd'hui encore, ces vestiges militaires sont visités par les amateurs d'ouvrages militaires.

La guerre finie, la Villa Prangins change encore de propriétaire. C'est Ernest Morf qui l'acquiert en 1953 et son fils Victor en hérite en 1971. En 1984, Victor Morf vend la propriété à la S.A. du Golf du Domaine Impérial qui contrôlait déjà la plaine jusqu’à la Route Suisse (sur la commune de Gland) et la zone arborée cernant la Promenthouse (sur la commune de Prangins).

Cela permet la disposition actuelle des aménagements du club et c'est le 14 octobre 1985 qu'est donné le premier coup de pioche pour créer le parcours imaginé par Pete Dye, relayé sur place par Russell Talley, après d’autres dessins proposés par Alliss, Thomas, Mancinelli, Jones ou Baker.